Publié le 17 février 2024

L’homéopathie ne consiste pas à « avaler un médicament », mais à transmettre un signal informationnel pour que le corps active sa propre capacité de guérison.

  • Le principe de similitude utilise une substance qui imite les symptômes pour provoquer une réaction de défense spécifique du corps.
  • La dilution extrême ne vise pas une action chimique, mais la transmission d’une « empreinte » énergétique ou informationnelle au solvant (eau, alcool).

Recommandation : Abordez l’homéopathie en cherchant à comprendre sa logique de stimulation interne, plutôt qu’en attendant une action biochimique externe comme celle de la médecine conventionnelle.

Homéopathie. Le mot seul suffit à déclencher des débats passionnés. Pour certains, ces petites granules blanches sont synonymes de médecine douce et de respect du corps ; pour d’autres, elles ne représentent rien de plus qu’un effet placebo sophistiqué. Au cœur de cette controverse se trouve une logique souvent méconnue, un paradigme radicalement différent de notre conception habituelle de la santé : le principe de similitude.

La plupart des critiques se concentrent sur les dilutions infinitésimales, se demandant comment une substance où il ne reste, mathématiquement, plus aucune molécule active, pourrait avoir un effet. C’est oublier l’essentiel, le fondement même sur lequel toute la pratique a été construite. L’erreur commune est de juger l’homéopathie avec les outils de l’allopathie (la médecine conventionnelle), alors que sa philosophie est foncièrement distincte.

Et si la clé n’était pas dans la quantité de matière, mais dans la qualité de l’information transmise ? Si la granule n’était pas un « médicament » au sens chimique, mais plutôt un « messager », un signal subtil envoyé à l’organisme pour le pousser à réagir ? C’est cette perspective, celle du « soigner le semblable par le semblable », que nous allons explorer. Comprendre ce principe ne signifie pas l’adopter aveuglément, mais se donner les moyens d’une opinion véritablement éclairée, au-delà des idées reçues.

Cet article vous propose un voyage au cœur de la logique homéopathique. En décortiquant son histoire, ses principes fondateurs et sa philosophie, nous lèverons le voile sur une approche qui considère le corps non pas comme une machine à réparer, mais comme un système intelligent capable de s’autoguérir, à condition de recevoir le bon stimulus.

L’histoire de l’homéopathie : comment un médecin du 18ème siècle a révolutionné la médecine

Pour comprendre l’homéopathie, il faut remonter à la fin du 18ème siècle et rencontrer son fondateur, Samuel Hahnemann. Médecin, chimiste et traducteur allemand, il était profondément insatisfait des pratiques médicales de son époque, qu’il jugeait brutales et inefficaces (saignées, purges…). C’est en traduisant un traité de médecine qu’il tombe sur une affirmation concernant le quinquina, une écorce utilisée pour traiter la fièvre intermittente du paludisme. L’auteur attribuait son efficacité à son amertume.

Hahnemann, sceptique, décide de tester la substance sur lui-même, alors qu’il est en parfaite santé. À sa grande surprise, il développe des symptômes très similaires à ceux de la maladie que le quinquina est censé guérir : fièvre, frissons, douleurs articulaires. Cette expérience, réalisée autour de 1790, date de sa première auto-expérimentation, est l’acte de naissance de l’homéopathie. Il émet alors une hypothèse révolutionnaire. Comme il l’écrira dans une note :

Des substances qui provoquent une sorte de fièvre coupent les diverses variétés de fièvres intermittentes

– Samuel Hahnemann, Note marginale sur l’ouvrage de Cullen, 1790

Il passe les années suivantes à expérimenter des centaines de substances (plantes, minéraux, venins) sur lui-même et sur des volontaires sains, un processus qu’il nomme « pathogénésie ». L’objectif est de répertorier minutieusement tous les symptômes qu’une substance peut provoquer chez un individu sain. Ces catalogues de symptômes deviendront la « Matière Médicale », la bible de l’homéopathe, lui permettant de trouver la substance dont les effets se rapprochent le plus des symptômes de son patient.

Le processus de dilution et de dynamisation : qu’y a-t-il vraiment dans une granule ?

Le second pilier de l’homéopathie, et le plus controversé, est le processus de préparation des remèdes. Après avoir identifié une substance « similaire », Hahnemann s’est heurté à un problème : beaucoup de ces substances étaient toxiques à dose normale. Il a donc commencé à les diluer pour en réduire la toxicité. C’est là qu’il fit une observation surprenante : non seulement la dilution réduisait les effets secondaires, mais elle semblait, dans certains cas, augmenter l’efficacité du remède, à condition d’agiter vigoureusement le mélange entre chaque dilution. Ce processus est appelé dilution et dynamisation (ou succussion).

La dilution la plus courante est la centésimale hahnemannienne (CH). On prend une part de la substance mère (teinture mère) pour 99 parts de solvant (alcool). On « dynamise » le tout en le secouant une centaine de fois. On obtient alors une solution à 1 CH. Pour obtenir du 2 CH, on prend une part de cette solution 1 CH et on la dilue dans 99 parts de solvant, et ainsi de suite. Au-delà de 12 CH, la probabilité de trouver ne serait-ce qu’une seule molécule de la substance de départ est quasi nulle, ce qui constitue le principal point d’achoppement avec la science conventionnelle.

Pour la logique homéopathique, l’enjeu n’est pas chimique mais informationnel. La dynamisation est perçue comme un processus qui « imprime » une empreinte énergétique ou un signal informationnel de la substance originelle dans la structure du solvant (l’eau). La granule de sucre ne serait alors qu’un vecteur neutre transportant cette information jusqu’à l’organisme.

Vue macro du processus de dilution homéopathique avec gouttes d'eau et cristaux
Rédigé par Julien Marchand, Julien Marchand est un praticien en médecine traditionnelle chinoise et naturopathe certifié, passionné par les approches intégratives du bien-être depuis plus de 10 ans. Son expertise se concentre sur le rééquilibrage énergétique et la phytothérapie.